Politique,immigration,pauvreté, télé-réalité,réchauffement climatique,sport, l'actualité allègrement canardée! Des caricatures décalées comme autant de pieds-de-nez faits à l'esprit de sérieux. Un trésor de morsures intempestives!

"La Treizième revient...C'est encor la première" De l'autre côté du miroir, il faut s'enliser dans la folie de la ronde. Dans ce manège de la séduction, deux ombres ricochent sur la glace. Tandis qu'une ritournelle obsédante plane sur la scène, la tentation...

A bord d'un train fantôme, la sonde des regards et un sentiment d'à côté, de déraillement. Un "college" dans le brouillard et un skatepark sur une ligne de crête. Des plages entières vides d'adultes... "Artificielle et vibrante forêt de la ville".

Un feu allumé pour faire danser ombres et démons de l'ancien temps sur les parois d'une caverne assoupie? Des toitures blêmies par le gel rageur? Il fait soif à Portland,dans l'aube d'été, sur les rampes de lancement de la navette aérospatiale...

Leslie Feist : un rideau de nébuleuses qui s'ouvre sur une étrange parade. Plonger dans un océan de plumes bruissantes de mille souffles, se délecter d'une voix qui robinsonne sous les îles du songe, voix de "l'été sans rives", "qui presque s'est tue...

Les puissances primitives de la profération dans un ballet cruel. Des personnages-klaxons, avec voix dissonantes et mimiques grotesques, qui ne rient pas mais grincent. Des squelettes désaffectés, dont le point d'impact bifurque sans cesse. Des pantins...

Rendons hommage à ce grand ruminant des mots, semblable à une vache qui, levant de ses colchiques un muffle interrogateur, regarde passer les trains les naseaux humides, à jamais identique à elle-même dans la lumière champêtre d'un printemps éternel.

Un visage de forteresse érodée, deux égarements qui s'effleurent, l'émiettement des heures, obsédant... Balade sélénite sous éclairage saturnien.